Arrivé ici

C’est une histoire de résistance.
Tout commence par l’établissement d’une micro-société: des individus ​s’​appréhendent, se toisent, se jaugent. En jouant sur les plans, les postures et les attitudes, ils dessinent des rapports de force. Chaque individu tente de s’imposer, avec ostentation, présences et mouvements. Insidieusement les rapports de pouvoir s’instaurent, l’agressivité apparait jusqu’à l’exclusion. La violence se déploie alors: les corps deviennent utilitaires, ils s’entre-choquent et construisent des répétitions autoritaires…
La lutte s’esquisse pour contrer cette force collective qui dépasse les individus, les exclus construisent une nouvelle plateforme, tribune précaire pour s’exposer.

Une fois les forces épuisées, ne reste qu’un espace vide, des énergies démolies. À force d’essais, de tentatives et de résistance, une voie apparaît, celle d’une possible communauté. Au milieu des ruines de ce qui fut, chaque individu peut alors se reconstruire

Comment vivre ensemble, comment se situer les uns par rapport aux autres, non dans la violence mais dans la diversité de nos positions, de nos vécus ?

Cette création ​se construit autour de questions existentielles de l’individu face au monde: Faut-il rentrer dans la danse? Comment conjuguer notre désir de société et nos identités?

Ce travail dessine un champ sensible, imagé et incarné. C’est une pièce de corps, brute et épurée. Ici se mettent en jeu des formes autoritaires, qu’elles soient chorégraphiques, visuelles ou sonores qui dévoilent une manière dont les individus persistent à l’intérieur de ces formes et comment ils se les réapproprient. En convoquant un univers de contraintes et de résistances (physiques et mentales), ce spectacle interroge notre réaction face à un environnement de plus en plus hostile à nous-mêmes. Tout se joue dans les rapports: rapports des interprètes les uns aux autres, rapport au public, rapport entre les matières, rapport de plans. Là où s’installe insidieusement un climat de peur, de rejet et de domination, quels sont nos leviers d’actions?

Cet observatoire immersif des enjeux de domination ne dénonce pas un pouvoir extérieur à nous-même mais dresse un miroir face à nos propres comportements.

Maxime BONNIN

Mise en scène : Maxime Bonnin

Avec l’aide du collectif Passages, le dispositif CLAP – Ville de Nantes, le CRD de La Roche sur Yon et le soutien des Fabriques – Nantes, EVE Grand Atelier – Le Mans, le Théâtre Icare – St Nazaire, CYEL – CRD – La Roche-sur-Yon, le TU-Nantes